Espèces envahissantes | Ravageurs forestiers

L’agrile du frêne

L’agrile du frêne

(Agrilus planipennis)

Nom commun en anglais: Emerald ash borer


L’agrile du frêne est un coléoptère volant perceur du bois qui, depuis qu’il a été décelé en 2002, a été la cause de la mort de millions de frênes à l’échelle du Canada et aux États-Unis. Originaire de l’Asie de l’Est, ce ravageur forestier s’attaque exclusivement aux essences de frêne, dont les trois présentes au Nouveau-Brunswick : le frêne noir, le frêne d’Amérique (ou frêne blanc) et le frêne vert.


L’agrile du frêne

L’agrile du frêne est un coléoptère volant perceur du bois qui, depuis qu’il a été décelé en 2002, a été la cause de la mort de millions de frênes à l’échelle du Canada et aux États-Unis. Originaire de l’Asie de l’Est, ce ravageur forestier s’attaque exclusivement aux essences de frêne, dont les trois présentes au Nouveau-Brunswick : le frêne noir, le frêne d’Amérique (ou frêne blanc) et le frêne vert. 

Plus de 99 % des arbres infestés meurent en huit à dix ans (ACIA, 2021). Au Nouveau-Brunswick, l’agrile du frêne a d’abord été décelé à Edmundston en 2018, puis à Oromocto et à Moncton en 2019 et, plus récemment, à Fredericton en 2021. L’on croit que l’introduction de l’agrile du frêne au Nouveau-Brunswick est due au déplacement de bois de chauffage ou de produits du bois infestés. 

Information sur l’espèce

L’agrile du frêne (Agrilus planipennis), est un coléoptère de petite taille originaire d’Asie. De la taille d’un grain de riz environ, il mesure entre 8 et 10 mm et est de couleur vert-bleu métallique (attention de ne pas le confondre avec d’autres espèces indigènes de coléoptères de couleur émeraude). L’agrile du frêne a d’abord été décelé au Canada en 2002, à Windsor, en Ontario et l’on croit qu’il aurait été introduit dans la province sur des palettes de bois d’emballage en provenance de Detroit, au Michigan.

Cycle de vie

Seuls les spécimens adultes s’alimentent et pondent leurs œufs sur les frênes. Bien que les adultes causent un certain dommage en grugeant les feuilles de l’arbre, ce sont les larves qui causent le plus grand dommage aux arbres. Après l’accouplement, les femelles pondent leurs œufs dans les crevasses de l’écorce de l’arbre hôte. Une fois que les œufs ont éclos, les larves s’alimentent entre l’écorce et l’aubier, l’interface qui permet le transport des éléments nutritifs et de l’eau dans l’arbre. 

Après l’hibernation dans l’arbre, les larves se transforment en nymphes puis en adultes. Elles émergent hors de l’écorce, en forant un trou caractéristique en forme de « D ». Les adultes s’accouplent et les femelles pondent leurs œufs directement sur l’écorce du frêne, répétant le cycle de vie pour l’année suivante. 

Signes d’infestation

Vous avez de plus grandes chances d’identifier des signes de la présence de l’agrile du frêne que de voir l’insecte lui-même. Certaines des caractéristiques indiquant qu’un frêne est infesté par l’agrile du frêne sont les suivantes :

Jonas Barandun

Dépérissement de la cime : la perte de feuilles et la présence de branches mortes autour de la cime et sur l’extérieur de la silhouette de l’arbre peuvent indiquer une infestation par l’agrile du frêne, particulièrement s’il y a un nombre de frênes autour qui présentent les mêmes signes de dépérissement.

Kenneth R. Law

Pâlissement : sections du tronc lisses et de couleur claire causées par les pic-bois qui enlèvent l’écorce pour atteindre les larves de l’agrile du frêne.

Pennsylvania Department of Conservation and Natural Resources - Forestry

Pousses adventives (« gourmands ») : le frêne peut également produire de nombreuses pousses à la base de l’arbre en réaction à l’infestation.

Rebecca Hargrave

Trous de sortie en forme de D : à mesure que les adultes émergent du frêne, ils laissent dans l’écorce des trous de sortie en forme de « D ».

John Obermeyer

Galeries larvaires – Des traces en forme de « S » très distinctes sous l’écorce, résultat des larves qui se nourrissent du bois de l’arbre. Si l’arbre est encore vivant et debout, ces traces peuvent être difficiles à déceler.

Impacts de l’agrile du frêne

 

City of Boulder, CO

Impacts environnementaux 

Les frênes infestés par l’agrile du frêne sont durement touchés dès la première ou la deuxième année d’infestation et 99 % d’entre eux meurent dans les huit à dix ans après avoir été infectés (ACIA, 2021). Le frêne est une espèce importante au Nouveau-Brunswick et on le trouve en importance en milieu urbain, de même que dans les régions boisées des milieux ruraux et riverains. La disparition des frênes de l’écosystème forestier entraîne des trouées dans le couvert forestier, ce qui provoque le réchauffement des sols, la perte d’habitat pour les espèces animales indigènes, et la perturbation du fonctionnement naturel de la forêt. De plus, un tel impact environnemental peut inciter d’autres espèces envahissantes à s’établir. 

Le frêne vert et le frêne noir (Fraxinus pennsylvanica, Fraxinus nigra) sont des espèces importantes dans les habitats riverains et contribuent à renforcer les rives. La disparition des frênes peut entraîner l’érosion des berges et le lessivage des sols dans les cours d’eau et le réchauffement de l’eau, ce qui peut avoir un impact sur les poissons et les espèces aquatiques indigènes.

 

Susan Athrens

Social impacts

Le frêne est une espèce importante au Canada qui fait partie de notre écosystème forestier depuis des centaines d’années. Le frêne noir (Fraxinus nigra) est aussi d’une grande importance culturelle pour de nombreux peuples indigènes du Canada qui se servent du frêne noir en vannerie car son bois est mou et l’on peut facilement le séparer en couches. Pour en savoir plus sur l’importance naturelle et culturelle du frêne noir au Canada, visitez le : https://friendsofmurphyspoint.ca/2021/06/21/the-natural-and-cultural-significance-of-the-black-ash/ (site en anglais seulement). 

​ La disparition du frêne en milieu urbain a aussi un impact important puisqu’il rend des services écologiques précieux. En milieu urbain, les frênes servent d’écran contre le vent, atténuent les fluctuations de température en procurant un couvert et de l’ombre, leur structure racinaire empêche le ruissellement et leurs feuilles contribuent à réduire la pollution. 

 

Impacts économiques

Au Canada, en 2012, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a dépensé plus de 30 millions de dollars et coupé plus de 30 000 arbres dans sa lutte contre la propagation de l’agrile du frêne. En Ontario, là où l’espèce est la plus présente, les municipalités ont dépensé plus de 12 083 395 $ en une année pour lutter contre l’agrile du frêne (Invasive Species Centre, 2020).

La perte des services écologiques que procurent les frênes peut également entraîner des impacts économiques à cause de l’incidence négative sur la productivité forestière, le contrôle de la température ainsi que le contrôle du lessivage et du ruissellement. Pour en savoir plus sur l’incidence économique positive des forêts en milieux urbains et ruraux, visitez le https://www.americanforests.org/blog/much-forests-worth/ (en anglais seulement). 

Que faire si je décèle ou soupçonne la présence de l’agrile du frêne?

Vous devriez déclarer les nouvelles infestations de l’agrile du frêne auprès de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) en composant le 1-866-463-6017 ou auprès de votre municipalité. 

Assurez-vous d’inclure les renseignements suivants sur ce que vous avez observé : 

  • Le lieu (aussi précis que possible) 

  • La date de l’observation 

  • Si possible, des photos et une description des signes que vous avez observés 

  • Vos coordonnées aux fins de suivi, s’il y a lieu. 

Visitez la page de l’ACIA sur l’agrile du frêne pour en apprendre plus sur cette espèce envahissante.

L’abattage des frênes infectés

 

L’élimination des branches mortes peut contribuer à ralentir la propagation de l’agrile du frêne. Dans certains cas, l’abattage de l’arbre entier est nécessaire pour répondre de manière préventive, mais cela dépend du propriétaire du terrain sur lequel se trouve l’arbre et du degré d’infestation de l’agrile du frêne. L’abattage des frênes sur de grandes superficies est effectué généralement par les municipalités, car les branches mortes et les arbres mourants constituent un danger pour la sécurité du public.

Si vous élaguez vos frênes ou en abattez certaines parties, ne déplacez pas le bois coupé. Plutôt brûlez-le ou compostez-le sur place afin de prévenir la propagation des larves ou des adultes de l’agrile du frêne dans le bois infesté. Si vous devez déplacer le bois, déchiquetez-le d’abord en copeaux, ensachez-le et apportez les sacs à l’installation pour feuilles et résidus de jardinage la plus près de chez vous, en vous assurant d’indiquer que vos déchets contiennent du bois de frêne. Surtout ne déplacez PAS le bois coupé pour vous en servir comme bois de chauffage ou de matériel de construction (p.ex. au terrain de camping ou au chalet) car vous risquez d’introduire l’agrile dans un endroit qu’il n’aurait pas pu rejoindre de manière naturelle.   

Au CEENB, nous vous conseillons fortement de faire appel à des services d’élagage professionnels pour abattre le bois de frêne afin d’éviter tout risque de blessures sérieuses. Les arbres infectés par l’agrile du frêne peuvent paraître relativement sains et solides vus de l’extérieur mais ils pourraient devoir faire l’objet d’une taille ou d’un abattage nécessitant des connaissances, de l’équipement et des habiletés spécialisés afin que le travail soit sécuritaire. Dans tous les cas, il faut faire preuve de prudence lorsque l’on abat des arbres ou lorsqu’on en retire des branches. 

Restrictions liées au bois de chauffage

L’Agence canadienne d’inspection des aliments est chargée de réglementer les zones à l’égard de l’agrile du frêne là où l’on pense qu’il est présent ou que l’on a confirmé sa présence. Les mesures visant à ralentir la propagation de l’agrile du frêne ont pour but de limiter le mouvement des matières ou de produits de frêne potentiellement infestés. Le déplacement de bois de chauffage à l’extérieur d’une zone réglementée, peu importe l’essence, est illégal. Il peut s’agir de bois que vous avez coupé chez vous pour apporter à un terrain de camping ailleurs dans la province, par exemple. Il s’agit-là d’une pratique qui provoque la propagation de ravageurs forestiers comme l’agrile du frêne sur des distances beaucoup plus grandes que ce que l’insecte aurait pu parcourir de manière naturelle.


Au Nouveau-Brunswick, les comtés suivants sont réglementés:

  • Comté de Madawaska  

  • Comté de Victoria  

  • Comté de Carleton  

  • Comté de York  

  • Comté de Sunbury  

  • Comté de Queens  

  • Comté de Kings  

  • Comté de Westmorland  

  • Comté de Albert  

Canadian Food Inspection Agency

 

Don't Move Firewood Canada

Ne déplacez pas le bois de chauffage!

Le déplacement du bois de chauffage est la principale cause de l’introduction et de la propagation d’insectes ravageurs forestiers tel que l’agrile du frêne. Par lui-même, en volant, l’agrile du frêne ne peut couvrir qu’un rayon de 15 kilomètres. En déplaçant du bois de chauffage, l’on contribue à le déplacer beaucoup plus loin et beaucoup plus rapidement. 

​Voilà pourquoi il est important de se procurer son bois de chauffage le plus près de l’endroit où il sera brûlé. ACHETEZ LOCALEMENT, BRÛLEZ LOCALEMENT afin de protéger les forêts et les arbres des milieux urbains du Nouveau-Brunswick! 

Leave No Trace lnt.org

Inventaire des frênes en milieu communautaire du Nouveau-Brunswick

Votre propriété compte des frênes? Faites-nous le savoir! 

Nous demandons aux membres du public d’inscrire leurs frênes dans une base de données citoyenne à l’adresse iNaturalist.ca afin de nous aider à créer un inventaire des frênes en milieu communautaire. Ce faisant, vous nous aidez à mieux localiser la présence de frênes au Nouveau-Brunswick, et cela permet aux parties prenantes et aux municipalités d’élaborer de meilleures stratégies de lutte contre l’agrile du frêne.  

​Pour soumettre l’observation d’un frêne dans votre communauté, allez au : https://www.inaturalist.org/observations?project_id=101168 (en anglais seulement) 

 Ressources